Bessan - Biodiversité : un dispositif de vidéo-comptage de poissons à Bessan

Bessan - Biodiversité : un dispositif de vidéo-comptage de poissons à Bessan

Bessan - Biodiversité : un dispositif de vidéo-comptage de poissons à Bessan

Par Agglomération Hérault Méditerranée, le 12 Janvier 2023

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Le barrage de Bladier Ricard à Bessan accueille depuis 2016 le premier dispositif de comptage-vidéo des poissons installé en Occitanie. Le territoire de l’Agglo se place ainsi comme pilote pour le suivi et la connaissance des poissons.

L’Agglo assure au titre de sa compétence gestion des espaces naturels, l’animation du site Natura 2000 « Cours inférieur de l’Hérault ». C’est ici que la station de comptage-vidéo est installée, à 14 km de l’estuaire de l’Hérault, au niveau de la passe à poissons du barrage de Bladier-Ricard.

La Fédération de pêche de l’Hérault a en charge le suivi et le fonctionnement de la station de vidéo-comptage. De 2012 à 2016, la mise au point du dispositif et le dépouillement des fichiers vidéo ont été assurés par l’Agglo et l’association Migratoire Rhône Méditerranée.

Le site abrite des populations de poissons migrateurs amphihalins, préservées et d’intérêt communautaire, telles que l’alose feinte, la lamproie marine et l’anguille.

Plus de 127 000 passages de poissons

Le comptage est réalisé en temps réel et pendant 18 semaines à partir du mois de mars. Les dernières données de 2021 (celles de 2022 sont en cours de validation) sont les suivantes :

  • 127 000 passages de poissons ;
  • 26 espèces de poissons identifiées (+ 1 écrevisse) dont 550 aloses ;
  • 1 loutre d’Europe pour la 1ère fois ;
  • 80% en montaison (migration de certains poissons qui remontent les cours d’eau pour aller se reproduire).

Les chiffres montrent que la population résiste aux changements climatiques. La sécheresse fluviale ne se « ressent » que très peu sur l’aval du fleuve. Les secteurs amont du bassin versant de l’Hérault, de Saint Guilhem et au-delà ont ressenti davantage de difficultés dues à ce phénomène.

Un dispositif technique mais efficace

Mais comment fonctionne concrètement ce dispositif ? Le barrage est équipé en rive gauche d’une passe à bassins à fentes verticales larges et profondes, permettant en théorie le franchissement pour toutes les espèces. Ainsi, l’obstacle au franchissement piscicole que représente la chute de 2m50 induite par le barrage est progressivement contourné par les 12 bassins de la passe, séparés les uns des autres par des chutes plus petites, d’environ 21 cm. En plus de ces 12 bassins, un dispositif spécifiquement adapté au franchissement des petites anguilles (une rampe de reptation à brosses) a été accolée à la passe à bassins.

Sous l’œil de la caméra

La partie comptage des espèces s’effectue à la sortie de la passe, via un système de vidéo-comptage utilisant la technologie « HIZKIA ». Il se compose de 2 caissons équipés de caméras disposées en vis-à-vis. Les images sont filtrées grâce à un système d’auto-détections, qui enregistre seulement les séquences avec des passages. Les séquences sont ensuite visualisées et analysées par un opérateur de la Fédération de Pêche de l’Hérault, qui identifie les espèces grâce à un logiciel reconstituant les images des 6 caméras en une seule.

La biodiversité dans ce site Natura 2000

Au-delà de la partie comptage des poissons, sur le site Natura 2000 « Cours inférieur de l’Hérault », les activités de gestion et les récentes études menées par l’Agglo, l’association Migratoire Rhône Méditerranée et la Fédération de Pêche de l’Hérault dans le cadre de leurs actions communes ont mis en évidence une importante richesse chiroptérologique.

Cette diversité de chiroptères est intimement liée à la présence d’habitats attractifs, principalement les ripisylves et le cours d’eau, intensément exploitées pour la chasse et le déplacement des chauves-souris.

Cette richesse, tant par la diversité d’espèces que de milieux favorables aux gîtes, à la chasse et au transit des chauves-souris, confère à ce site une importante responsabilité pour la conservation des populations locales de chauves-souris.

Si les connaissances en matière d’activité des chiroptères semblent aujourd’hui suffisantes, il est nécessaire de poursuivre les investigations concernant les gîtes. En particulier, d’autres moyens d’actions tels que la sensibilisation, la communication et la réalisation d’animations peuvent encore être mis en œuvre pour recueillir les témoignages de présence de chauves-souris auprès des habitants.

Ces efforts complémentaires permettront ainsi de mettre en place les mesures de protection nécessaires au maintien des populations locales (création de « Refuges pour les chauves-souris », aménagements des gîtes, concertation avec les propriétaires, garanties pour la pérennité des lieux etc.).

La loutre toujours rare mais présente

Concernant la Loutre d’Europe : bien que son état de conservation se soit nettement amélioré ces dernières années, les suivis effectués montrent que la loutre est toujours menacée dans trois des quatre régions biogéographiques métropolitaines.

D’après une récente étude réalisée sur le bassin de l’Hérault auquel appartient le site Natura 2000 « Cours inférieur de l’Hérault » (situé dans la basse vallée de l’Hérault), les différentes analyses ont démontré :

  • La présence pérenne de la Loutre sur la basse vallée ;
  • Une bonne santé génétique pour les loutres vivant dans le bassin versant de l’Hérault ;
  • Une confirmation de reproduction effective sur l’ensemble du bassin versant ;
  • Un impact non négligeable des activités humaines sur les activités de la loutre particulièrement dans la Basse vallée de l’Hérault (pollutions, dérangement…).

Les densités de populations apparaissent également nettement moins importantes dans cette dernière zone. Les usages et fréquentations du fleuve et affluents doivent ainsi être maîtrisées ou compatibles.

Il est ainsi nécessaire de conserver les habitats actuels voire de les améliorer pour garantir une pérennité de l’espèce (maintient et restauration des ripisylves, boisements alluviaux, …).

Les engagements de l’Agglo dans le futur

La mission de l’Agglo sur les sites Natura 2000 est de concilier les activités humaines avec la préservation de la biodiversité. Les actions en place et/ou envisagées sont :

  • Poursuivre les actions mises en place (suivis d’espèces et habitats, animations, études spécifiques, …) pour une meilleure connaissance de la biodiversité du site et une meilleure appropriation des enjeux par les locaux et touristes (scolaires, grands public…) ;
  • Conserver les liens entre les services et acteurs pour trouver des solutions / actions équilibrées et adaptées pour le maintien de la biodiversité présente…
  • Développer le réseau inter-service sur les actions menées : efforts menés pour le retour des migrateurs (équipement de seuils pour une reconquête des frayères naturelles, action sur le transit sédimentaire utile à bien des niveaux comme par exemple en tant que support de ponte, la sensibilisation des pêcheurs en mer…)

 

 

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