Par la rédaction , le 10 Mai 2025
Sécurité estivale 2025, un dispositif renforcé et des résultats en baisse en 2024
En présence de nombreuses autorités locales et policières, la ville d’Agde a dressé, ce vendredi 9 mai 2025, le bilan de la délinquance pour l’année 2024 et présenté le dispositif sécuritaire prévu pour la saison estivale 2025.
Une réunion placée sous le signe de la coopération entre les forces de l’ordre, la municipalité et les services de l’État.
Invité d’honneur de cette rencontre, Benoît Desmartin, Directeur Interdépartemental de la Police Nationale, a répondu à l’appel de Sébastien Frey, maire d’Agde et président de l’Agglomération Hérault Méditerranée, à ses côtés, Jérôme Bonnafoux, adjoint à la sécurité, Chantal Guillou, adjointe au Cap d’Agde, ainsi que le commissaire de Police d’Agde Thierry Jousseaume, Luc Larose, chef de la Police Municipale et Linda Salado, responsable du Centre de Supervision Urbaine (CSU).
Sécurité renforcée pour un été serein
Sébastien Frey a rappelé les enjeux d’un territoire atypique : « Agde, ville de 30 000 habitants, accueille en saison jusqu’à 250 000 personnes. Un tourisme, qui nécessite un dispositif de sécurité à la hauteur. »
Le maire a salué l’engagement des forces de l’ordre : « La mission de sécurité est vaste, complexe, mais assurée avec professionnalisme par la police nationale et la police municipale. Je tiens à remercier chacun des agents qui agissent au quotidien pour protéger nos concitoyens. »
Des chiffres de la délinquance en baisse
Benoît Desmartin s’est félicité des résultats obtenus en 2024, notamment grâce à la réorganisation des effectifs pendant la saison estivale l’an passé lors des Jeux Olympiques de Paris : « Sur Agde, la délinquance générale est en baisse de 8 %, et la délinquance de voie publique, vols, dégradations, violences : recule de 16 %. »
Il précise également : « Sur la période critique du 15 juin au 15 septembre, nous observons une baisse de 14 % des faits de délinquance de voie publique. Cela démontre l’efficacité du nouveau schéma organisationnel mis en place. »
Des moyens renforcés pour 2025
Cette année, un plan départemental d’action renforcée inclut Agde parmi les communes prioritaires aux côtés de Montpellier, Béziers et Sète. Objectifs : lutte contre les stupéfiants, l’économie souterraine et les incivilités.
Benoît Desmartin annonce également de bonnes nouvelles pour les effectifs : « Une unité de force mobile de 70 à 80 policiers sera normalement déployée entre Agde et Sète. »
Le centre de supervision urbain, avec ses 160 caméras, sera renforcé par l’acquisition de caméras mobiles destinées à lutter contre les dépôts sauvages.
Agde, pionnière dans l’équipement numérique des forces de l’ordre
Parmi les annonces marquantes de cette réunion sécuritaire, l’une illustre l’ambition d’Agde en matière de modernisation de ses dispositifs : l’équipement des véhicules de police avec des tablettes numériques connectées au Centre de Supervision Urbain (CSU).
Cette innovation permet aux agents de consulter en temps réel les images des 160 caméras de vidéoprotection déployées sur la commune, directement depuis leurs véhicules. Une avancée stratégique pour une meilleure réactivité opérationnelle. « C’est une petite révolution dans notre façon d’intervenir », explique Linda Salado, responsable du CSU. « Les équipes sur le terrain reçoivent directement les flux vidéo et peuvent adapter immédiatement leurs déplacements. Cela renforce l’efficacité de chaque patrouille. »
La ville d’Agde devient ainsi la première commune du département de l’Hérault à doter sa police d’un tel outil technologique. « Cet équipement permet une meilleure coordination entre les agents et le centre de supervision, notamment lors d’événements à forte affluence, comme les grands rassemblements festifs ou en cas d’alerte Vigipirate », ajoute Luc Larose, chef de la police municipale.
Ce système de vidéosurveillance mobile facilite également la couverture rapide de zones sensibles, ou la levée de doute lors de signalements.
Une police plus proche de la population
Le Directeur de la Police Nationale insiste : « Nous voulons revenir à une police de proximité : patrouilles pédestres, à vélo, présence visible dans les quartiers. C’est ce que le Préfet de l’Hérault appel, les opérations ‘poignée de main’. »
Incivilités et infractions : des réponses fermes
Stupéfiants : une hausse maîtrisée et révélatrice d’une action renforcée
Autre point fort de la présentation du bilan 2024 : les infractions liées aux stupéfiants, en nette hausse de 34 % sur la période estivale. Un chiffre qui pourrait inquiéter de prime abord, mais qui mérite d’être remis en perspective, comme l’a souligné le Directeur interdépartemental de la police nationale, Benoît Desmartin.
« Cette hausse ne signifie pas qu’il y a davantage de consommation ou de trafic sur la commune, mais que les services de police ont accru leur activité de contrôle, en particulier durant les mois de juillet et août », a-t-il expliqué.
En effet, entre 65 et 105 infractions liées à la détention ou à l’usage de stupéfiants ont été traitées sur les deux seuls mois d’été.
Une augmentation qui découle directement d’une présence accrue sur le terrain, grâce à la mobilisation exceptionnelle des effectifs et à une stratégie resserrée de surveillance des zones sensibles, notamment l’Île des Loisirs, les plages, et le centre-ville.
« Ce sont les infractions révélées par l’activité des services, et non des plaintes. Cela veut dire que les policiers sont allés au contact, ont contrôlé davantage, et ont donc détecté plus », précise Benoît Desmartin.
Parmi les substances saisies : du cannabis bien sûr, mais aussi de la cocaïne, de l’ecstasy, et même du LSD, confirmant une diversification inquiétante des produits en circulation.
La répression ne s’arrête pas aux simples contrôles. Le rappel a été fait sur les sanctions encourues : 135 € d’amende forfaitaire, six mois de suspension administrative du permis de conduire en cas de conduite sous l’emprise de stupéfiants, sans compter les poursuites judiciaires ultérieures. « Il faut marquer les esprits, surtout chez les plus jeunes. Conduire sous l’emprise de drogues, c’est mettre sa vie et celle des autres en danger. Et nous n’aurons aucune tolérance là-dessus », a insisté le directeur de la police nationale.
D'autres chiffres : Sur le centre port, 157 personnes ont été verbalisées pour tenue inadaptée. Le Mont Saint-Loup, fermé pour risque incendie, a nécessité la mobilisation permanente d’équipages, avec 62 interpellations. Des contrôles multiservices (douanes, inspection du travail, impôts...) seront également renforcés dans les établissements recevant du public. Les sanctions pourront aller jusqu’à des fermetures administratives.
Vente à la sauvette : tolérance zéro sur les plages d’Agde
La vente à la sauvette, en particulier sur les plages et dans les zones touristiques du littoral agathois, fait l’objet d’une surveillance renforcée depuis plusieurs saisons.
En 2024, ce phénomène a encore mobilisé de nombreuses forces de l’ordre, en raison de son impact direct sur l’économie locale, la sécurité sanitaire et la tranquillité publique.
« La vente de beignets, boissons fraîches ou autres articles divers sur la plage est strictement interdite par un arrêté municipal en vigueur toute l’année », a rappelé Jérôme Bonnafoux, adjoint à la sécurité. « C’est une activité illégale, non déclarée, qui échappe à tout contrôle sanitaire et fiscal. »
Durant l’été 2024, 85 interpellations de vendeurs à la sauvette ont été effectuées sur les plages, notamment sur du Cap d’Agde et du Grau d’Agde. Ces vendeurs, souvent organisés en réseaux, circulent sur les plages aux heures d’affluence, principalement l’après-midi, pour échapper aux contrôles.
« L’enjeu est à la fois économique, sanitaire et sécuritaire », a précisé le commissaire Thierry Jousseaume. « Ces pratiques nuisent aux commerçants déclarés et peuvent représenter un risque pour les consommateurs. »
Les opérations de contrôle sont menées quotidiennement, avec le soutien des brigades pédestres, des caméras du Centre de Supervision Urbain, et des patrouilles en civil.
Le maire d’Agde, Sébastien Frey, a réaffirmé sa position :
« La vente à la sauvette est illégale, elle ne sera pas tolérée sur notre territoire. Nous continuerons à agir avec fermeté, avec l’appui de la police nationale et municipale. »
Trottinettes et vélos : des restrictions pour la sécurité des piétons
Face à la fréquentation estivale massive de son littoral et en prévention des incidents de cohabitation entre piétons et engins de déplacement individuels (trottinettes électriques, vélos, gyropodes...), la Ville d’Agde a renforcé ses règles de circulation dans les zones piétonnes les plus sensibles, notamment sur les quais et le front de mer.
Depuis l'été dernier, un arrêté municipal interdit formellement la circulation des vélos et des trottinettes dans les secteurs suivants :
- Le centre-port du Cap d’Agde
- Le quai du Grau d’Agde
- Le front de mer du Grau d’Agde
- Et, prochainement, le quai Alexandre Dreuil, en cœur de ville
Ces restrictions sont motivées par le très grand nombre de piétons qui arpentent ces zones touristiques, souvent en famille, et parfois en soirée, quand la visibilité est réduite.
« Il ne s’agit pas d’interdire la mobilité douce, bien au contraire », a précisé Jérôme Bonnafoux, adjoint à la sécurité. « Mais il fallait poser un cadre clair pour éviter les accidents et garantir une promenade sereine pour tous. »
Les usagers souhaitant traverser ces zones doivent désormais descendre de leur engin et le pousser à la main. Une signalétique renforcée a été mise en place pour rappeler ces règles aux visiteurs et aux habitants.
Pour compenser cette interdiction, la ville met à disposition un réseau structuré de 25 kilomètres de voies douces, parfaitement adapté à la circulation des vélos et trottinettes. Des emplacements de stationnement supplémentaires pour ces engins ont également été installés aux abords des secteurs interdits, afin de faciliter leur dépôt avant de rejoindre les quais à pied.
Transport nocturne sécurisé pour les fêtards
Le dispositif de navettes nocturnes, mis en place par l'Agglo depuis deux ans, à la sortie des boîtes de nuit, sera renforcé.
Ces bus ramèneront les fêtards depuis l’île des loisirs vers une dizaine de communes, jusqu’à Pézenas. « Aucun accident l’an passé, c’est un succès. Cette année, les boîtes fermeront à 6h au lieu de 7h », précise Sébastien Frey.
Le CSU en chiffres
Durant l’été 2024, le Centre de Supervision Urbaine a traité plus de 5 000 appels et déclenché plus de 2 000 interventions. Par ailleurs, 1 730 personnes ont été accueillies dans les différents postes de police municipaux.
Conclusion : une mobilisation sans faille
La ville d’Agde, en collaboration étroite avec l’État, entend poursuivre sur cette dynamique sécuritaire. « La sécurité n’est pas une option, c’est la première des missions publiques », a martelé le maire d’Agde, avant d’assurer : « Mon engagement est total aux côtés des forces de l’ordre. »
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