Occitanie - Élections à la FFF : mettons le racisme, le sexisme et la LGBTIphobie hors-jeu

Football Occitanie - Élections à la FFF : mettons le racisme, le sexisme et la LGBTIphobie hors-jeu

Football Occitanie - Élections à la FFF : mettons le racisme, le sexisme et la LGBTIphobie hors-jeu

Par SOS homophobie Languedoc-Roussillon, le 13 Mars 2021

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Élections à la FFF : mettons le racisme, le sexisme et la LGBTIphobie hors-jeu

  • 10 septembre 2019, à propos de l’arrêt de plusieurs matchs de football de L1 et de L2 suite à des cris et chants homophobes : « Je n’arrêterai pas les matchs, je suis contre totalement (…) Je ne veux pas être pris en otage de l’homophobie. »
  • 15 septembre 2020, suite à des soupçons d’insultes racistes lors du match de football PSG-OM : « Le phénomène raciste dans le sport, et dans le football en particulier, n'existe pas ou peu. »
  • 3 mars 2021, au sujet de tensions au sein de l’équipe nationale de football féminine : « Elles n’ont aucun match perdu. Donc elles peuvent se tirer les cheveux, ça m’est égal. »

Chacune de ces phrases a été prononcée par Noël Le Graët, président de la Fédération française de football (FFF), c’est-à-dire le dirigeant de la fédération sportive la plus importante à l’échelle de notre pays et l’une des plus importantes en Europe.

Elles sont malheureusement symptomatiques de la légèreté avec laquelle Noël Le Graët a traité durant son mandat les questions de racisme, de sexisme et de LGBTIphobie. Des questions qui, d’ailleurs, n’ont fait l’objet d’aucun plan ou d’aucune action d’ampleur visant à les combattre au cours de ses trois derniers mandats. On peut également pointer le manque de considération de la FFF et de Noël Le Graët pour le football féminin, comme l’attestent de façon criante les différences de moyens alloués ou encore le faible nombre de femmes licenciées, à 3 ans de Jeux Olympiques qui, à Paris, se veulent exemplaires en matière de parité et d’inclusion. Mais comment Monsieur le Graët pourrait mettre une parcelle de son énergie à combattre des phénomènes qu’il nie ou minore ?

On pourrait se dire que, fort heureusement, le mandat de Noël Le Graët touche à sa fin. En effet, ce samedi 13 mars, l’assemblée fédérale de la FFF élira la prochaine équipe qui dirigera la fédération. Problème : l’équipe favorite est celle constituée par … Noël Le Graët, ainsi quasiment certain de rester à la présidence de la fédération !

Ainsi, en 2021, en France, au sein d’une fédération bénéficiant d’une délégation de service public, tenir des propos intolérables et minimiser des phénomènes de haine ne sont pas des actions suffisamment disqualifiantes pour qu’elles barrent la route à une candidature à la présidence. Pire, de telles actions ne sont même pas suffisamment disqualifiantes pour qu’elles empêchent celui ou celle qui en aurait été l’auteur ou l’auteure de pouvoir espérer remporter l’élection par ses pairs.

Notre alerte changera-t-elle quelque chose au résultat du vote de l’Assemblée fédérale de ce samedi ? Vraisemblablement, non. Et pour cause : ce que nous dénonçons est connu de toutes les personnes qui participeront à ce vote et le niveau de cynisme qui aboutit à une situation aussi affligeante ne changera pas fondamentalement par la grâce des réflexions d’une nuit.

Mais nous ne pouvons faire comme s’il n’y avait pas d’affaire et laisser les personnes voter dans le confort d’une bonne conscience qui ne devrait pas être.

Nous tenons à dire et à affirmer qu’une nouvelle présidence de Noël Le Graët serait un très mauvais signal pour notre pays et pour sa fédération qui ne peuvent pas continuer à maintenir dans des fonctions exécutives des personnages dont les valeurs sont si éloignées de celles de la République mais y compris du milieu au sein duquel il exerce des responsabilités.

Nous tenons à dire et à affirmer que la puissance publique ne peut pas détourner son regard devant une telle situation, contraire d’ailleurs à l’image d’un pays qui a organisé les Gays Games en 2018, s’enorgueillit de la victoire de son équipe de football masculin à la Coupe du Monde cette même année et organisé la coupe du monde de football féminin l’année suivante.

Nous tenons à rappeler et à affirmer que nous sommes en 2021 et que, demain, un personnage qui minimise ouvertement et de façon répétée le racisme, le sexisme et la LGBTIphobie peut prétendre rester le « patron » du sport le plus populaire de notre pays et en particulier chez les jeunes.

 

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